Histoire et Patrimoine

Histoire du village

Par l’Association de sauvegarde du patrimoine de la Verdière

 

Les premières traces d’habitat sur le territoire de La Verdière remontent à l’époque néolithique (VIème – Vème – IVème et IIIème millénaire avant notre ère) dont la présence est attestée par des tombes (Tumulus) datant de cette époque et par quelques pierres polies trouvées çà et là.

A l’Age de Fer (du VIIIème au IIème siècle avant notre ère), en Provence, les modes de vie de l’époque néolithique se sont prolongés dans les époques du cuivre (Chalcolithique : deuxième moitié du IIIème millénaire avant notre ère) et dans l’Age du Bronze qui va suivre. Le métal arrivera plus tardivement en Provence vers 800 avant notre ère. Le début de l’Âge du fer amorce une nouvelle économie qui bouleverse et anéantie une bonne partie du système précédent et qui, de surcroît, s’accompagne d’une crise climatique froide. C’est une période très trouble où l’insécurité pousse, pour s’en défendre, à la construction de sites fortifiés : Les oppida (Habitats perchés au sommet d’une colline) dont deux sont installés sur le site du Grand Blé et de Bousque-Boulène.

Après les débuts troublés du premier Âge du Fer, la situation socio-économique se stabilise du Vème au

 IIème siècle avant notre ère et une nouvelle société se met en place avec l’arrivée des Ligures. Les éperons rocheux sont fortifiés et habités, mais il faut noter que l’approche de l’habitat de l’Âge du Fer est biaisée par la méconnaissance de celui dispersé en plaine. La vie quotidienne est rythmée par l’activité agro-pastorale, le commerce, la fabrication de céramique, d’outils et d’artisanat textile, un peu de chasse et de pêche et parfois de conflits. La religion de cette époque reste méconnue et le mode de sépulture en tumuli est abandonné, remplacé par l’incinération, marquant un tournant sociétal.

Aux environs de 600 avant notre ère, les Grecs d’Asie mineure, venus de Phocée, s’installent en Provence, fondent Massalia et commercent avec les populations locales. Ce commerce est attesté par la présence d’oboles d’argent frappées à la marque de Massalia trouvées sur l’oppidum de Bousque-Boulène.

Il faut noter que l’arrivée des Gaulois en Provence ne semble pas être un élément marquant et serait plus tardif que dans le reste de la France ; on parlera alors des Celto-Ligures.

En 124 avant JC les Romains envahissent la région, s’installent et fondent une nouvelle province :

« La Provincia ».

De cette époque gallo-romaine, il existe à La Verdière les vestiges d’une villa romaine dans l’ancien hameau dit « des Herms » qui signifie «Terroir fertile» situé sur le site actuel du lieu-dit « le Pigeonnier ».

Au Moyen-âge, au XIème siècle, le territoire de La Verdière se compose de quatre centres d’habitats :

  • Le hameau des Herms: où un prieuré s’installe en 1002 sous le vocable de Saint Pierre. Les ruines de la chapelle existent encore aujourd’hui, enfouies sous une importante végétation.
  • Saint Pierre de Brauch: au lieu-dit actuel de « La Grande Bastide » où s’implante les moines de Lérins en 1033, puis les Templiers en 1237 et les Hospitaliers en 1312. A noter que le territoire de Brauch s’étendait jusqu’à La Chapelle de Sainte-Maxime (Basses-gorges du Verdon) où était implanté le castrum et un hameau.
  • Le Hameau de Montbrien : situé en contrebas d’un ancien castrum dont il subsiste encore aujourd’hui quelques ruines avec une chapelle dédiée à Saint-Jean. Ce site a sans doute été abandonné pour un meilleur emplacement vers le site de l’actuel château de La Verdière.
  • Le Hameau des Gleises (Des deux églises): avec sa chapelle de Notre-Dame de Basset qui, historiquement, est la première église paroissiale avant la construction du village de La Verdière.

Au fil des siècles, ces territoires passent entre les mains des grandes familles de Provence : les Pontevès, les Augier-Spada, les Castellane, les Vintimille et les Forbin.

Le château de La Verdière, forteresse au Moyen-âge, se transforme en une somptueuse demeure jusqu’au XVIIIème siècle. Et le village se construit au-dessous du château en étageant ses maisons hautes et étroites accrochées aux remparts, avec ses chapelles et son Hôtel-Dieu (l’école de nos jours), ses fours et ses moulins, ses fontaines, abreuvoirs et lavoirs alimentés par les sources de Montbrien, de la Gorgue et de Fontvieille.

Au moyen âge, le droit seigneurial règle toute la vie sociale et économique du village : sur les fours, les moulins, l’agriculture, l’élevage, le commerce et l’artisanat.

Après la révolution et l’abolition des droits féodaux, les châtelains conservent un droit de propriété, mais perdent tout avantage.

La Verdière est un territoire caractéristique de la Provence des collines où se mêlent de vastes étendues boisées et des plaines agricoles qui ont accueilli au fil des siècles les cultures de céréales, d’amandiers, de muriers, d’oliviers, de lavande et de la vigne, ainsi que l’élevage d’ovins, caprins et porcins.

De nos jours, La Verdière compte 1628 habitants (recensement 2020). Le village retrouve ainsi son niveau de 1836 et ses 1676 habitants après avoir chuté en 1962 à 473 habitants. Si l’agriculture et l’élevage persistent toujours, ils n’occupent plus aujourd’hui qu’une faible part de la population. Les verdiérois s’en vont aujourd’hui travailler hors de la commune.

Le château de la Verdière

Inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en 1949 et classé dans son intégralité, parc et château, en 1986.

 

À l’origine, seul un donjon entouré de remparts occupe le sommet de la colline. Situé sur la route de Provence reliant Castellane à Arles, il a un rôle protecteur. A l’intérieur de l’enceinte, une chapelle dédiée à Saint-Maurice permet aux soldats d’assister à la messe.

Il appartient alors à la puissante famille des seigneurs de Castellane. Cette famille perd le territoire de la Verdière car, s’estimant de plus haute lignée que le comte de Provence, Boniface IV de Castellane refuse de lui prêter allégeance. Le comte de Provence réagit en lui confisquant le territoire pour le confier à la famille des Vintimille, qui exercera son pouvoir sur le territoire jusqu’au XVe siècle.

Par la suite, le jeu des mariages entre seigneurs fait repasser La Verdière aux Castellane, pour finir aux mains des Forbin, illustre famille provençale à qui l’on doit le rattachement de la Provence à la France en 1487.

D’une forteresse médiévale, les Castellane puis les Forbin transforme le château au XVIIème et XVIIIème siècle en une monumentale et somptueuse demeure dotée de décors intérieurs d’une exceptionnelle qualité et agrémentée d’un parc de 16 hectares arboré d’essences rares.

Mais lors de la Révolution, le château est confisqué à Louis-Roch de Forbin et pillé, et c’est seulement sous la Restauration que les Forbin peuvent reprendre possession de leur propriété et lui rendre son faste. Hélas, les descendants suivants n’ont pas le même engouement et le château ne bénéficie plus d’entretien et tombe en ruine tout au long du XXème siècle.

C’est ainsi qu’après plus de 1000 ans d’existence, le château de La Verdière connait sa première vente en 1985. Mais les acquéreurs successifs effectuent des travaux insensés qui ne contribuent qu’à accélérer son état de ruine. Il faut attendre 2003 pour que le dernier acquéreur, Monsieur Frédéric Champavère, décide de sauver ce chef-d’œuvre en péril dans les règles de l’art. Et c’est au bout de quinze années de travaux colossaux que le château de La Verdière retrouve toute sa noblesse.

 

 

L’église paroissiale Notre Dame de l’Assomption

Inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en 1947.

L’histoire de l’église est bien sûr totalement indissociable de celle du château. Il y avait sur le côté ouest du château médiéval une petite chapelle de style roman qui le desservait et dont l’entrée se trouvait à l’ouest. Au XIVème siècle, quand elle devint insuffisante pour la garnison et le personnel, Reyne 1er de Vintimille la fit démolir pour construire une église beaucoup plus vaste tant sur la largeur que sur la longueur, tout en gardant certains éléments de la chapelle primitive toujours visibles de nos jours, comme, par exemple, le portail orné d’une simple croix sculptée dans la masse et de chaque côté, des moulures du stylobate et des figures romanes.

Les chapelles latérales abritent de magnifiques retables baroques du XVIIème siècle, la cuve baptismale du XIIème siècle ainsi qu’une tribune en accès direct avec le château d’où les seigneurs pouvaient suivre la célébration des offices. Mais tout au long du XXème siècle, le délabrement du château et le manque d’entretien des municipalités successives occasionnent de graves dégradations tant sur le bâti que sur le mobilier. Là aussi, il faut attendre le début des années 2000 pour que les municipalités avec la collaboration de l’association du patrimoine et les aides de l’état commencent à entreprendre d’importants travaux de restauration.

 

La chapelle Saint Roch

La Verdière choisit Saint Roch comme patron principal et lui érigea une chapelle au début du XVIème siècle.

Il est difficile de connaître la date exacte de cette construction, les archives communales remontant seulement à 1553, mais on a trouvé une délibération du Conseil, datée de 1599, décidant de l’érection d’une nouvelle chapelle en lieu et place de la primitive en ruine. Cette décision ne fut exécutée qu’en 1629 et la chapelle servit de lazaret lors de la peste qui faisait des ravages dans toute la Provence à cette époque. Elle fut bénie le 16 août 1632, jour de la fête du saint.

Le porche a été bâti vingt ans plus tard pour servir de poste de garde et abriter les nombreux fidèles les jours de fête. Une procession, portant la statue du saint et précédée d’une bravade traditionnelle avec fifres, tambours et coups de fusil, est organisée chaque année, le 16 août, depuis près de cinq siècles et les fidèles y chantent en chœur des chants à la gloire de saint Roch.

 

 

CPSM FRANCE 83 "La Verdière, La Chapelle de St Roch" | 83 var : la verdière  | Ref: 163652 | collection-jfm.fr

 

Association de Sauvegarde du Patrimoine de La Verdière

Hôtel de Ville – 6 Place de la mairie – 83560 – La Verdière
Tél : 04 94 04 12 10 – Email : mairiedelaverdiere@orange.fr
Présidente : Nathalie Thiollière
Tél : 06 84 97 80 43 – Email : nathiolliere@gmail.com

Présentation de l’Association de Sauvegarde du Patrimoine de La Verdière

Elle existe depuis 1999 dont les dix premières années ont été présidées par Roger Ortega. Elle compte 150 adhérents en 2023. Selon son objet statutaire, « la rénovation, l’entretien et la valorisation du patrimoine de LA VERDIERE en étroite collaboration avec la municipalité », de nombreuses restaurations ont pu être réalisées, tant sur le patrimoine religieux que rural.

1999/2000 : Restauration de la chapelle Notre Dame des Eglises.
2000/2001 : Restauration du tableau du XVIIème siècle de Gilles Garcin représentant « La Sainte Famille avec St Roch intercesseur ».
2003 : Restauration de l’oratoire Ste Marie-Madeleine
2005 : Restauration de l’oratoire St Pierre de La Mourotte.
2007 : Restauration de l’oratoire St Joseph.
2008 : restauration de la croix en fer forgé à l’entrée Est du village.
2009/2010 : Restauration du tableau du XVIIème siècle de la chapelle St Pierre de La Mourotte représentant St Pierre entouré de St Jean-Baptiste et St Edouard.
2010/2012 : Restauration de 4 oratoires autour du village.
2011/2019 : Restauration du retable St Joseph en bois polychrome du XVIIème siècle de l’église paroissiale.
2013/2017 : Restauration de la chapelle latérale du baptistère et de ses deux toiles, l’une du XVIIIème siècle représentant trois évêques, et l’autre, le baptême du Christ.
2016 : Restauration du lavoir de la Gorgue sous forme de chantier participatif par l’association tripartite du PNRV, de la commune et de l’association du patrimoine.
2017/2018 : Elaboration des 12 panneaux en lave émaillée du circuit touristique en collaboration avec « le Pays d’Art et d’Histoire »de la Provence Verte.
2018/2019 : Restauration du lavoir de Fontvieille sous la même forme que celle du lavoir de la Gorgue.
2019 : dépose et mise en sécurité des cloches des trois chapelles du village suite à une série de vol dans les villages voisins.
2021 : Restauration des deux fontaines de Sous-Ville.
2022 : Repose des trois cloches avec un système de sécurité antivol.
2022/2023 : Restauration du retable Notre Dame du Rosaire en bois doré du XVIIème siècle de l’église paroissiale.

Et de nombreux projets restent encore à réaliser ! Si la sauvegarde de notre riche patrimoine vous intéresse et que nos actions vous attirent, nous serions heureux de vous accueillir.